Comment Détecter une Invasion de Punaises de Lit

Les punaises de lit avaient presque disparu après la Seconde Guerre mondiale : l’usage massif d'insecticides, tel que le fameux DDT, était presque venu à bout du parasite. Mais depuis les années 90, les punaises se multiplient à nouveau partout dans le monde, et on en trouve de plus en plus en Belgique. Portrait d’une hôte indésirable.

1. De qui parle-t-on ? Cimex Lectularius, pour l’espèce la plus courante, est un insecte guère plus grand qu’un pépin de pomme, plat, et de couleur brunâtre. Trouvable dans le monde entier, elle se nourrit exclusivement de sang humain. Pour avoir sa ration quotidienne, elle a élu domicile au plus près de sa nourriture : dans les salons et les chambres à coucher. Contrairement aux puces, les punaises de lit ne s’attaquent pas à d’autres animaux que l’humain. C’est vraiment notre parasite personnel. 

2. Sont-elles dangereuses ? En général, on perçoit plus la punaise comme un désagrément que comme un danger. Sa piqûre n’est pas plus douloureuse que celle du moustique. Mais une victime vampirisée régulièrement risque de développer des problèmes cutanés et des insomnies. Une réaction asthmatique est aussi possible. Normalement, la punaise de lit ne transmet pas de maladie aux humains, mais certains spécimens porteurs du staphylocoque doré, une dangereuse bactérie, ont été détectés. 

3. Pourquoi revient-elle ? D'abord, les insecticides efficaces ne sont plus employés systématiquement, car ils se sont révélés aussi toxiques pour les humains. Ensuite, les punaises de lit actuelles ont développé des mutations qui les rendent bien plus résistantes aux produits chimiques auxquels leurs ancêtres étaient vulnérables. Mais si ces parasites se répandent si rapidement sur la planète, c’est parce qu’ils profitent de la mondialisation : le nombre de voyages internationaux a énormément augmenté, et les punaises raffolent des valises et des vêtements. Il suffit donc que quelqu’un passe une nuit dans un hôtel infecté pour ramener des voyageurs indésirables à son domicile, tout en contaminant aussi son siège dans l’avion ou sa banquette dans le train, véritable embuscade pour un autre voyageur. 

4. Comment détecter une invasion ? C’est très difficile, car l’animal est petit et discret. Le principal indice de sa présence sera sa piqûre, proche de celle du moustique. On peut aussi trouver des déjections sous forme de taches noires sur les draps, ainsi que des traces de sang. Une fois ces prémisses de l’invasion remarquées, il faut détecter les insectes. Les punaises se cachent souvent sous les matelas, mais aussi dans les rideaux, les fauteuils ou les coussins. Comme les punaises sont nocturnes, elles sont plus faciles à détecter de nuit, pendant qu’elles se promènent à la recherche d’une proie. Attention : Seul l’individu adulte est visible à l’œil nu. La larve est quasiment invisible tant elle est petite. 

5. Comment lutter ? Un particulier peut entreprendre certaines mesures : des insecticides spéciaux se trouvent en droguerie, et un coup d’aspirateur sur le lit et le matelas ne fait pas de mal, à condition de jeter immédiatement le sac utilisé dans un sac de plastique étanche. Chauffer la pièce et laver les vêtements à plus de 60 degrés peut fonctionner aussi. Mais les punaises de lit sont tellement coriaces qu’il vaut mieux contacter immédiatement une entreprise de régulation des nuisibles. Un particulier ne pourra, au mieux, que tenter de limiter la population de punaises. Le traitement professionnel est plus efficace, mais il est long et contraignant. Avec un peu de chance, si l’infestation commence à peine, traiter le mobilier atteint à la vapeur peut suffire. Mais dans les cas les plus graves, il faut parfois se résoudre à enfumer entièrement un bâtiment avec des substances très toxiques, et un second traitement s’avère souvent nécessaire pour venir à bout des dernières punaises. Une intervention contraignante et coûteuse. Il faut donc réagir au plus tôt quand on détecte des punaises chez soi.

via : Mathias Bertrand lesoir.be