Termites en Pays de Retz : Cancer des maisons

Les termites grignotent du terrain tous les ans. Des moyens de protection existent et un dispositif législatif a été mis en place. Encore faut-il qu'ils soient appliqués.
Les termites seraient apparus dans le Pays de Retz dans les années 80, dans le secteur de Saint-Brevin.

Les termites, c’est le cancer des maisons. Comme ils travaillent toujours à l’abri, il est difficile de les détecter. On les repère souvent quand les dégâts sont faits.
Officiellement, le dernier arrêté préfectoral du 28 novembre 2011 fait état de 34 communes contaminées par un ou des foyers de termites ou susceptibles de l’être, dont huit dans le Pays de Retz. Il suffit d’une seule déclaration en mairie pour figurer sur cette liste. Le nombre de foyers déclarés a beaucoup bougé cette année, car il n’y a pas eu de période de grand froid. Saint-Molf et Vertou sont les dernières communes à avoir intégré les zones infestées, indique Sébastien Launay, chargé d’études correspondant termites à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM 44).



En Loire-Atlantique, c’est le termite reticuliterme dit “Termite de Saintonge” qui sévit. Ses premières apparitions datent des années 1930 à Saint-Nazaire, des années 50 à Nantes et Missillac et vers 1980 pour Saint-Brevin et La Baule. Probablement par le biais de zones portuaires où sont stockés des bois d’importation.

Les communes sont en charge de la lutteAfin de limiter la prolifération des termites dans les bâtiments, un appareil législatif a été mis en place depuis1999.Cela comprend notamment l’obligation de déclarer la découverte d’un foyer de termites en mairie.
Les communes doivent de leur côté mettre en œuvre un dispositif de lutte contre ces isoptères. “Nous assistons les municipalités dans les relations qu’elles peuvent avoir avec des propriétaires de maisons contaminées, explique le représentant de la DDTM 44. Elles doivent élaborer un périmètre et parfois contraindre ceux qui habitent autour d’une construction infestée à réaliser un diagnostic et réaliser des travaux si c’est nécessaire. Dans des quartiers denses, nous recommandons aux propriétaires de se regrouper en association pour bénéficier de prix plus attractifs de la part des prestataires.

Dans le cadre de traitement curatif après construction ou de traitement préventif avant construction, le Laboratoire SUBLIMM propose différents procédés afin d'éliminer et ou de protéger les maisons. Nous utilisons des systèmes de pièges avec appâts pour le curatif et préventif, "Pour information, SUBLIMM utilise son propre procédé anti-termites qualifié par le CTB pour les traitements préventifs", les systèmes de prévention comme la pose de matériaux anti-termites totalement écologique.

Environ 10 % des bâtiments neufs traités.
Pour les maisons construites depuis novembre 2007, elles sont normalement hors d’atteinte des insectes xylophages grâce à une loi qui impose des mesures de protection. Ces mesures sont d’ailleurs en vigueur sur tout le département, dès lors qu’a été publié un arrêté préfectoral de lutte contre les termites.
En réalité, c’est loin d’être le cas. Nous estimons que le traitement préventif n’est appliqué que sur environ 10 % des bâtiments neufs.
Autre obligation : en cas de vente d’un bien immobilier, le propriétaire doit réaliser le diagnostic de l’état parasitaire des immeubles situés dans les zones contaminées.
Une vision faussée de la réalité
Les diagnostics et les repérages sont basés sur la collecte d’informations que les collectivités veulent bien remonter à l’administration. Et les propriétaires ont peur par rapport à la dépréciation que cela peut avoir sur leur bien. Certains sont prêts à faire disparaître toutes traces de termites au mépris de la prolifération. Le risque est que cela contamine toutes les communes du département à terme.
Les termites contaminent le territoire doucement, mais sûrement. Dès qu’ils sont arrivés, il aurait fallu les traiter rapidement, mais il n’y avait pas les moyens techniques à l’époque. Il n’y aurait pas assez d’entreprises en Loire-Atlantique pour décontaminer Saint-Brevin. Les termites étaient sur Terre bien avant nous.

Conseils pratiques : Surveillance

En raison d’une faible pigmentation, les termites fuient la lumière et sont donc difficiles à repérer. Adulte, leur taille varie de 4 à 9 mm. Venant du sol, il faut d’abord chercher leur présence dans les éléments en bois en contact avec les sols ou les murs. Quelques indices peuvent néanmoins laisser supposer leur présence :
- une plinthe qui cède, un fragment de boiserie arraché à la suite d’un choc
- les galeries tunnels construites à la surface des murs. Appelés cordonnets, ils sont constitués de terre et de salives de l’insecte
- de minuscules trous noirs, gros comme une tête d’épingle, sur les plâtres des plafonds et des murs
- l’envol d’une partie des individus qui s’échappent d’une fente d’un mur ou des ailes éparses sur le sol lorsque les termites essaiment
- des dégâts : bois d’aspect feuilleté, avec des galeries terreuses, “maçonnées”.

Chacun est en mesure d’assurer une surveillance minimale du bâtiment qu’il occupe ou bien de la faire réaliser, par une inspection régulière, à l’extérieur et à l’intérieur. Des éléments et lieux sont propices à l’installation et au développement d’une colonie de termites.

• À l’intérieur
- Supprimer les infiltrations d’eau qui peuvent provenir de défaillances ou d’absences de drainages périphériques (eaux pluviales, sources, etc…).
- Supprimer les remontées capillaires, essentiellement sur le bâti ancien.
- Surveiller les phénomènes de condensation liés à une présence excessive d’humidité dans les parois.
- Ne pas encombrer les caves, sous-sols et vides sanitaires d’éléments cellulosiques.
- Bien ventiler les caves, sous-sols, vides sanitaires, etc…

• À l’extérieur
- Supprimer les points d’eau stagnante à proximité des bâtiments, comme les puits perdus.
- Éliminer tous les bois morts au niveau des abords du bâtiment et éviter systématiquement de stocker bois de chauffage, palettes et de façon plus générale tout élément cellulosique à même le sol et en contact avec les murs
(papiers, cartons, débris de bois, piquets de tomates, bancs, clôtures, abris de jardin).
- Éviter les plantations à proximité immédiate des murs, parfois source d’humidification répétée ou permanente des parois extérieures.
- Le transport de terres, de gravats et de bois provenant de zones infestées est un facteur déterminant de la prolifération.

Source : Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement